Samedi dernier s'est déroulé en Iowa le «Ames Straw Poll», un vote non-contraignant des républicains de cet État servant traditionnellement de premier pas vers l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle. Pour éviter de fausser l'évènement, les votants doivent être résidents de l'Iowa et avoir 18 ans au moment de l'élection présidentielle. [1]
Michelle Bachmann, représentante du Minnessota et originaire de l'Iowa, sort première de ce vote avec 4 823 votes sur 16 892 au total (28,55 %). [1] Ron Paul, représentant du Texas, arrive à la seconde place avec 4 671 voix (27,65 %), soit 152 de moins que Bachmann. [1] Tim Pawlenty, ancien gouverneur du Minnessota, arrive bon troisième avec 2 293 voix (16,57 %). [1] Déçu du résultat, ce dernier s'est retiré de la course à l'investiture le lendemain du vote. [2]
Bien que deuxième, Ron Paul sort réellement gagnant de ce vote. D'une part, parce que Michelle Bachmann possède le double avantage d'être originaire de l'Iowa — s'attirant ainsi les votes de sympathie — mais aussi d'être jugée moins marginale en regard de son programme politique, ayant une position plus contrastée que Ron Paul sur de nombreux sujets. On peut aussi voir ici un effet « Sarah Palin », où la seule femme bénéficie d'une forte popularité dans l'électorat. D'autre part, comme nous l'avons évoqué, Ron Paul talonne Michelle Bachmann, preuve qu'en seulement quatre ans, ses idées ont fait beaucoup de chemin. En effet, lors du même vote précédent l'investiture pour l'élection de 2008, Ron Paul avait alors recueilli 1 305 voix sur 14 302 (9,1 %).
Lew Rockwell, économiste libertarien fondateur et prédisent du Mises Institute, souligne la difficulté de Ron Paul a obtenir des votes dans un électorat républicain fortement interventionniste : «Talonner Michelle Bachmann en Iowa, ce pays de "chrétiens-guerriers", est clairement une victoire pour Ron Paul». [3] Et Rand Paul, fils de Paul et sénateur du Kentucky, de remarquer que les deux premiers sont tous deux membres du mouvement Tea Party, alors que les autres candidats ne sont qu'en fin de liste. [4] Si ce vote reste d'un enjeu relativement faible, c'est un excellent départ pour Ron Paul.
Le grand absent de ce sondage est Rick Perry, le gouverneur du Texas, qui bien que dans les favoris, n'a annoncé sa candidature officielle que le jour même. Il a tout de même obtenu 718 «write-ins» (4,25 %) [1], des bulletins où le candidat est ajouté à la main. Mitt Romney, le millionnaire et ancien gouverneur du Massachusetts, déjà candidat malheureux à l'investiture précédente et grand favori des médias, n'a obtenu que 567 voix (3,36 %). [1]
Sources :
[2] Article du Huffington Post
[3] Blog de Lew Rockwell, «Lew Rockwell's political theatre»
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